Les lambrequins
Inspirés des décors en bois découpés alors à la mode dans les villes de villégiature européennes, les lambrequins font leur apparition dans l’île durant la seconde moitié du XIXe siècle.
Leurs innombrables motifs sont entre autres le fruit de l’abondante créativité des artisans et charpentiers locaux. Ce sont souvent des formes géométriques simples aux plus complexes (rond, carré, demi-lune), ou des motifs inspirés par la nature (fleurs, feuillages, fougères…) ou les textiles (dentelle, broderie Richelieu…).
Le découpage du modèle en tôle se fait à l’aide de ciseaux à froid, dont les dimensions et les angles de coupe sont adaptés aux dessins. La régularité est assurée par l’utilisation d’un gabarit qui permet une reproduction à l’identique. Pour certains motifs simples et pour les opérations d’ébauche, on utilise la cisaille à main. Les modèles en bois sont travaillés à la scie à chantourner et à la scie à découper.
Contribuant à introduire une note de fantaisie dans les maisons créoles, ils dessinent sur la façade des ombres dont la forme évolue avec l’inclinaison du soleil. Ils sont montés en bordure des toits et des auvents et à l’entrée des varangues. Leurs dimensions sont proportionnées à la maison. Plus riches sur le devant des maisons, ils sont souvent plus modestes sur les côtés.
Au-delà de son rôle décoratif, le lambrequin assume une fonction pratique. Il sert en effet à briser les filets d’eau dévalant les toits en pente, lors des fortes pluies.
Son utilisation s’étend aujourd’hui de plus en plus aux habitats collectifs dont il raffine et allège le style. Bénéficiant de l’évolution technologique, sa fabrication se programme et s’automatise. On peut se le procurer au mètre dans les quincailleries.