Le Baro : Portail des cases créoles de la Réunion
Le baro évoque pour la plupart d’entre vous une rivière du sud-ouest de l’Ethiopie mais à la Réunion, le Baro a une toute autre signification car c’est le nom créole donné à l’espace réservé au portail des cases créoles de la Réunion…
« Na point personne ? ». Aucun Réunionnais ne franchira un seuil avant d’avoir entendu la réponse à cette question qu’il aura pris soin de crier en arrivant devant le baro d’une case créole.
Dans les villes réunionnaises au XIXe siècle, le terrain d’emplacement ou l’emplacement désigne une propriété urbaine. Le baro, avec ses deux piliers et son portail, indique une séparation symbolique entre l’espace public de la rue et l’espace privé de l’emplacement. Du plus monumental au plus modeste, on le retrouve partout dans les centres anciens des villes réunionnaises. Constitué d’un ou deux battants, le baro ferme la cour et règlemente l’entrée piétonne à la case créole de la Réunion.
Les sonnettes et autres cloches étant quasi inexistantes à La Réunion, on alerte le propriétaire de sa présence en criant : « Na point personne ? ».
Une fois franchit le baro, on accède au jardin d’agrément qui se situe toujours devant la maison. Inspirée des jardins “à la française”, sa composition est souvent symétrique de part et d’autre d’un axe central.
Visible de la rue, la maison est généralement au centre de la parcelle, entre jardin et cour.
La cour se situe à l’arrière de la maison. Espace le plus intime, elle est réservée à la famille. Dans les grandes demeures créoles ou les plus modestes, elle accueille les activités domestiques (lessive, cuisine, couture…), les jeux des enfants, les véhicules, mais aussi un potager, un verger ou une basse-cour.