Cases créoles : la varangue
Inspirées de l’architecture coloniale portugaise, les premières varangues des cases créoles réunionnaises datent du XVIIIe siècle. L’une des plus anciennes est celle de la cure de Saint-Denis, dont la construction fut terminée au milieu des années 1740.
Synonyme de véranda, la varangue est une galerie couverte située en façade d’une maison créole souvent ornée de lambrequins. En fonction des désirs du propriétaire, elle peut être uniquement placée à l’avant de l’habitation, sur deux côtés ou en faire le tour.
Les varangues prennent des formes diverses en fonction des époques, des goûts et des contraintes climatiques. Elles peuvent être ouvertes ou fermées, précédées ou non de colonnes, colonnes elles-mêmes posées sur le sol ou sur un muret, reliées ou non par un garde-corps… Il y a autant de varangues que de maisons.
La cure de Saint-Denis dispose par exemple d’une varangue au rez-de-chaussée, doublée d’une seconde au premier étage ; à l’origine fermée par des persiennes comme celles de Pondichéry à la même époque. Les quatre colonnes de cette varangue ne reposent pas directement sur le sol de la varangue, mais sur un muret bas.
Jouant principalement un rôle de protection contre les rayons du soleil, la varangue protège également la façade et les pièces attenantes de la pluie ou du vent. Lieu privilégié entre l’intérieur et l’extérieur, elle offre généralement une belle perspective sur les jardins créoles.
A partir du XIXe siècle, la varangue devient une pièce à vivre à part entière, on y prend le petit-déjeuner, le café, le thé ou l’apéritif. Elle est alors dotée d’un mobilier spécifique, principalement constitué de fauteuils de repos au dossier canné fortement incliné : le fauteuil créole.
De nos jours, la varangue est multi-fonctionnelle, elle sert de salle à manger, de salon, de pièce de jeux pour les enfants, d’abri pour la sieste…