La Route des Tamarins à l’ombre des espèces endémiques de la Réunion
La “Route des Tamarins à l’ombre d’une flore endémique” est l’axe routier le plus important à la Réunion permettant au usagers de relier Saint-Paul, ville de l’Ouest à l’Etang Salé dans le Sud de la Réunion en une heure.
A titre anecdotique, ce projet vît finalement le jour sous le nom de “Route des Tamarins”, car il y a encore de cela un siècle et demi, ce paysage était parsemé d’une multitude de Tamarins. Au fil du temps, les activités humaines ont malheureusement détruit ces forêts de Tamariniers et ont également mis en danger plusieurs espèces endémiques. C’est pour cette raison que l’un des éléments clés de ce projet a été l’aménagement et l’intégration paysager. Ces enjeux environnementaux se traduisent dans le choix du tracé, la morphologie des terrassements, l’esthétique des ouvrages d’art, mais par dessus tout, les quelques 600 000 plants, dont 12 000 tamariniers, qui poussent actuellement tout au long de ces 34 km de route, regroupant ainsi un peu plus de 70 espèces végétales différentes, en majorité endémiques.
Ce projet fort en repopulation végétale et en sauvegarde des espèces endémiques réunionnaises a été réalisé sous la direction de Mr Raymond Lucas, véritable encyclopédie vivante et doyen incontesté lorsqu’il s’agît des espèces botaniques à La Réunion. Ainsi, grâce au partenariat entre le Conseil Régional, l’APN (Association «les Amis des Plantes et de la Nature») et son président, Raymond Lucas, la Route des Tamarins est un projet aux intentions réussies grâce à sa contribution à la préservation de la flore réunionnaise et de sa biodiversité… une façon d’offrir aux générations futures l’occasion d’apprécier les espèces endémiques de la Réunion.
Parmi les 600 000 plants utilisés pour la réalisation de ce projet, on retrouve deux types de plantes :
Les plantes exotiques : ce sont les plantes qui ont été introduites dans l’île par l’homme pour ses besoins alimentaires, ornementaux, ou industriels, comme la canne à sucre dès le XVIIIe siècle, le café au début du XVIIIe siècle ou le choca à la fin du XIXe. Les plantes exotiques comprennent les arbres fruitiers, arbres décoratifs, les plantes ornementales, les bambous et palmiers. Nos anciens désignaient grand nombre d’espèces exotiques par “pied de“, comme par exemple le pied de mangue, pied de letchi, pied de jacque, pied d‘avocat …
Qu’est ce qu’une espèce endémique de la Réunion? une espèce indigène?
Les espèces endémiques et indigènes : les “indigènes” sont les plantes qui sont arrivées sur l’île de manière naturelle et qui ont accueilli, nourri, abrité et soigné les hommes dès leur arrivée. Les “endémiques” sont des plantes indigènes qui ont subi une mutation génétique et sont ainsi devenues des espèces uniques au monde, et donc espèces endémiques de la Réunion. Nos anciens désignaient ces espèces par «bois de», comme Bois de Gaulette, Bois de Nèfles, Bois de Chandelle, Bois Puant …
Voici quelques exemples d’espèces endémiques de la Réunion :
Ces types de plantes sont menacées de disparaître physiquement et dans la mémoire des gens, d’où l’importance des intentions environnementales portées par le projet de la route des Tamarins… une route qui sera bientôt fort ombragée par les espèces endémiques de la Réunion.