La canne à sucre
Depuis plus de 150 ans, la canne à sucre façonne les paysages réunionnais. Fer de lance de l’économie locale avec ses 12 000 emplois, elle représente 80 % des exportations de l’île. Grâce à la transformation de bagasse en électricité, c’est aussi une source d’énergie importante pour La Réunion.
La canne à sucre était déjà présente dans l’île au début de la colonisation, sans que l’on sache comment elle a été introduite.
Au cours du XIXe siècle, le paysage agricole connaît une mutation d’envergure, la canne remplaçant toutes les autres cultures spéculatives. Quelque 200 sucreries voient le jour.
Les champs de canne à sucre font partie intégrante du paysage de la Réunion, surtout dans l’Est.
Après une période d’apogée de 1849 à 1860, l’économie sucrière sombre dans un profond marasme jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale.
Les années 1950-1960 sont marquées par un essor sans précédent de l’industrie sucrière. De 22 000 ha de cannes avant 1945, on passe à 35 000 ha et 262 000 tonnes de sucre en 1963. Les trois-quarts de la population réunionnaise travaillent alors dans ce secteur.
Dans les années 1970, la crise s’installe : la monoculture de la canne à sucre est remise en cause, posant le problème de nouvelles ressources pour l’économie. L’industrie sucrière doit se restructurer pour survivre. Les dernières usines ferment. Seules, celles du Gol et de Bois Rouge sont encore en activité. Particulièrement performantes, elles appartiennent aujourd’hui au deuxième producteur mondial de sucre, le groupe Téréos.
La canne à sucre et ses produits dérivés – le sucre, le rhum, l’écume et surtout la bagasse qui permet de produire de l’énergie – restent toutefois des niches pour le développement de l’économie réunionnaise. Mais la filière canne se trouve confrontée à un important défi : la croissance démographique de l’île. Il faut en effet loger sur un territoire insulaire très contraint, une population qui a plus augmenté en une génération qu’en trois siècles d’occupation du territoire et qui devrait atteindre 1 million d’habitants d’ici une vingtaine d’années.
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